En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
Un chaos rocheux inondé de flots tumultueux s'étale devant nous, aux pieds du puissant Titan Océan, debout sur son char de coquille tiré par deux Tritons et deux chevaux marins. Derrière lui, une immense façade classique se dresse jusqu'aux sensuelles statues des Quatre Saisons et au magnifique blason des Corsini. Cette source est mise en valeur par un monument où l'art, la nature, le sacré et l'histoire romaine se mêlent. Le bruit de l'eau, la sculpture et l'architecture de tradition antique, l'ingéniérie romaine, l'evergétisme pontifical et la générosité de la Nature concourent à ce monument baroque qui est une grande gloire de la civilisation occidentale.
La place Stanislas, originellement place Louis-XV, présente des bâtiments d'Emmanuel Héré, des ferronneries de Jean Lamour et Dominique Collin ainsi que des sculptures de Barthélémy Guibal.
Nous voyons ici une place quadrangulaire, bordée de bâtiments de style classique et de grilles rocailles. Elle donne d'un côté sur l'hôtel de ville et de l'autre sur une rue menant à un arc de triomphe, débouchant sur la place d'Alliance, qui donne à son tour sur la place de la Carrière, ovale et fermée par le Palais du Gouvernement. Elle était autrefois ornée d'une statue du roi Louis XV, qui sera détruite à la Révolution et remplacée au XIXe s. par une statue du duc Stanislas. Les réverbères et les lanternes datent également du XIXe s.
L'Histoire romaine de Tite-Live et les Viris illustribus d'Aurelius Victor nous narrent le combat de trois frères romains contre trois frères albains. L'épisode se situe au milieu du VIIe s. av. J.-C., sous le règne de Tullus Hostilius, troisième roi de Rome. La cité est alors en conflit contre celle d'Albe-la-Longue, pour mettre un terme aux hostilités, les autorités décident que trois héros de chaque camp s'affronteront dans un combat à mort. Les Romains choisissent les Horaces et les Albains les Curiaces. Seul Publius Horatius survivra, et tuera l'une de ses soeurs en rentrant chez lui, la voyant pleurer l'un des Curiaces, son époux. Il sera jugé pour crime par l'assemblée du peuple, mais saura se défendre en arguant que nul Romain ne devrait pleurer un ennemi de Rome, surtout quand la personne devrait pleurer deux de ses frères et remercier Mars de la survie du troisième. Son père, de plus, supplia l'assemblée de ne pas lui retirer son dernier fils et un quatrième enfant. Le père devra alors purifier sa famille par des rituels et son fils sera condamné à passer sous le joug afin de lui rappeler qu'il doit agir suivant les lois de Rome, qui interdisent le meurtre entre membres d'une même famille, mais acquitté de la peine de mort pour la moralité de son geste.
Nous sommes ici en plein néo-classicisme : peinture d'histoire, message moral austère, thème antique et couleurs primaires au premier plan, suivant l'exemple du Poussin, peintre le plus estimé alors en France. L'architecture du fond, du classicisme le plus simple, découpe la scène en trois parties. Elle est d'ordre dorique, l'ordre mâle. Le groupe viril de droite s'oppose à la coulée molle des femmes, tandis qu'au milieu prend place le pater familias invoquant le Ciel face au salut romain de ses trois fils. Ce manifeste du néo-classicisme rompt avec l'esthétique mouvementée et sensuelle du moment, au profit d'une simplicité et d'une froideur masculines. Dans quelques années éclatera la Révolution qui, dans ses tendances les plus extrêmes, auxquelles David adhérera, marquera une volonté de retour aux temps de la monarchie spartiate ou de la république romaine, de patriotisme exalté et de cruauté morale.