Les hymnes sacrés du Rig Veda constituent une source inestimable de notre plus longue mémoire. Ce recueil, dont le nom signifie « Savoir des Hymnes », compilé il y a environ 3200 ans mais comprenant des fragments plus anciens, est rédigé en sanskrit archaïque (l'ancêtre commun des parlers actuels d'Inde du nord, encore assez peu différencié des langues européennes).
Si c'est une œuvre exotique au sens géographique du terme, elle précède d'au moins cinq siècles l'Iliade d'Homère ou la Théogonie d'Hésiode, les plus vieux textes européens parvenus jusqu'à nous. C'est donc un témoignage précieux sur les sociétés héroïques de l'Âge du Bronze, remarquablement homogènes des confins de l'Himalaya aux rivages de l'Atlantique. De cette époque fondatrice, celle de la fameuse Guerre de Troie, proviennent non seulement la plupart des langues européennes, mais aussi les mythologies qui forment la base de notre imaginaire, et surtout la structure sociale tripartite qui a perduré en France jusqu'à la fin du XVIIIe siècle : clergé, noblesse, et Tiers‑État.
Quelle que soit sa nationalité ou sa religion, tout Européen enraciné trouvera dans le Rig Veda un reflet de son héritage le plus ancien, et donc la certitude qu'il est possible de continuer à lui faire traverser les millénaires.
Par Hans Abgrall, pour le SOCLE
La critique positive du Rig-Véda au format .pdf