Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Esthétique européenne - Page 4

  • Les Boues de la Somme, Jean Droit, 1916

    Une cohorte de Poilus assure sa relève dans l'aube grise de la Somme. Humaine coulée de boue hagarde, les soldats avancent péniblement dans un désert qui leur ressemble et où rien ne pousse. Leur corps est hérissé des mêmes piques, leur teint est du même beige, leurs mouvements suivent les mêmes courbes et leur âme porte les mêmes ruines. Bientôt, ils se confondront totalement avec ce sol décharné, comme ce cadavre que l'on voit sur la gauche. "Car tu es poussière et tu retourneras à la poussière." (Genèse, 3:19)

    Catholique fervent et amoureux de la nature - des étoiles couronnant les branches - Jean Droit fut soldat pendant les Première et Deuxième Guerres mondiales. Pour chacune desquelles il sera décoré de la Croix de Guerre. Ses oeuvres dépeignent la rudesse des tranchées qu'il connut si bien, et sont à regarder un verre rempli d'un tiers d'anisette dilué dans deux de Calvados à la main, cocktail que les Poilus buvaient pendant leurs pauses. Quel que fut leur style d'avant-guerre, les peintres adoptent tous, au cours de ce conflit, une pâte sale, grise et terreuse. Même les Nabis et même le si ensoleillé John Singer Sargent. Jean Droit était un haut gradé scout répondant au nom de Loup Bavard. Encore sous-lieutenant au moment de cette toile, ses supérieurs disaient de lui qu'il était un "officier observateur très entendu, hardi et se dépensant sans compter. (Il) s'est fait remarquer par son zèle et ses réelles aptitudes. Énergique et très brave." Membre des Croix de Feu pendant l'entre-Deux-Guerres, il se battra sous les ordres du Général de Lattre de Tassigny sous la Seconde, et sera promu officier de la Légion d'honneur.

     

    Gaspard Valènt, pour le SOCLE

  • Danses de la Saint-Jean, Anders Zorn, 1897

    En Suède, le solstice d'été - ou midsommar - est célébré chaque année par une joyeuse fête qui semble n'avoir guère changé au cours du temps. La description qu'en fit Olaus Magnus en 1555, précise et amusante, correspond à ce que nous pouvons voir de nos jours : la communauté danse en couples auprès de feux allumés pour l'occasion, et consomme de l'alcool, notamment de la bière, du hareng frais au vinaigre et aux épices, le mati, des pommes de terre à la ciboulette, de la crème sucrée et des fraises. Célébrée le vendredi entre le 19 et le 25 juin, cette fête - qui a pris le nom de Saint-Jean à partir de la christianisation - se déroule autour et sous la protection du majstangen, ou “arbre de Mai”, que nous voyons au fond du tableau. Il s'agit d'un grand arbre surmonté d'une flèche et décoré de deux anneaux. Ce symbole viril s'érige dans tous les territoires germaniques lors du solstice d'été, mais reste dressé toute l'année sur les îles Aland, État libre situé entre la Suède et la Finlande.

    La scène que nous voyons ici se déroule probablement en Dalécarlie, au centre de la Suède, région d'où le peintre Anders Zorn était originaire. Très attaché à son pays natal, il en a peint la nature, les femmes et les coutumes mieux qu'aucun autre. Sa touche vive crée un flou se mariant particulièrement bien avec le mouvement des danses qu'il représente.

    Gaspard Valènt, pour le SOCLE

  • Le Concert champêtre, Titien, vers 1509

    Le Concert champêtre est une huile sur toile attribuée à Titien, datée des environs de 1509, mesurant environ 1 m. de haut pour un 1,40 m. de long et conservée au musée du Louvre.

    Dans un idéal paysage crépusculaire vallonné, baigné d'une mer calme et caressé d'une douce lumière dorée, deux hommes et deux femmes occupent le premier plan. Les hommes sont habillés et les femmes sont nues. L'homme habillé de manière aristocratique joue du luth en se tournant vers l'homme habillé de manière populaire, qui lui rend son regard tout en étant également regardé par la femme assise jouant de la flûte. L'autre femme se tient debout, appuyée contre une fontaine dans laquelle elle verse de l'eau à partir d'une aiguière de cristal. Dans le fond, un berger mène son troupeau et des villas indiquent une campagne peuplée et prospère. Notons que le titre de l'œuvre lui fut donné postérieurement.

    Lire la suite