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Les Boues de la Somme, Jean Droit, 1916

Une cohorte de Poilus assure sa relève dans l'aube grise de la Somme. Humaine coulée de boue hagarde, les soldats avancent péniblement dans un désert qui leur ressemble et où rien ne pousse. Leur corps est hérissé des mêmes piques, leur teint est du même beige, leurs mouvements suivent les mêmes courbes et leur âme porte les mêmes ruines. Bientôt, ils se confondront totalement avec ce sol décharné, comme ce cadavre que l'on voit sur la gauche. "Car tu es poussière et tu retourneras à la poussière." (Genèse, 3:19)

Catholique fervent et amoureux de la nature - des étoiles couronnant les branches - Jean Droit fut soldat pendant les Première et Deuxième Guerres mondiales. Pour chacune desquelles il sera décoré de la Croix de Guerre. Ses oeuvres dépeignent la rudesse des tranchées qu'il connut si bien, et sont à regarder un verre rempli d'un tiers d'anisette dilué dans deux de Calvados à la main, cocktail que les Poilus buvaient pendant leurs pauses. Quel que fut leur style d'avant-guerre, les peintres adoptent tous, au cours de ce conflit, une pâte sale, grise et terreuse. Même les Nabis et même le si ensoleillé John Singer Sargent. Jean Droit était un haut gradé scout répondant au nom de Loup Bavard. Encore sous-lieutenant au moment de cette toile, ses supérieurs disaient de lui qu'il était un "officier observateur très entendu, hardi et se dépensant sans compter. (Il) s'est fait remarquer par son zèle et ses réelles aptitudes. Énergique et très brave." Membre des Croix de Feu pendant l'entre-Deux-Guerres, il se battra sous les ordres du Général de Lattre de Tassigny sous la Seconde, et sera promu officier de la Légion d'honneur.

 

Gaspard Valènt, pour le SOCLE

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